Le but d’une entreprise est de servir ses clients. Mais elle a aussi l’obligation de ne faire de tort à qui que ce soit et l’opportunité d’enrichir la vie de ses salariés. De ce constat, Seth Godin, auteur américain, propose une réflexion sur l’attitude des grands groupes qui semblent avoir oublié ces postulats de la libre entreprise.
Ils se sont convaincus, avec le temps, que l’objectif majeur d’une entreprise est de maximiser le retour sur investissement. Or, cela ne devrait pas être l’objectif premier. Ce n’est, en tous cas pas, ce que nos démocraties attendent des groupes, comme contribution à la société toute entière.
L’histoire des grandes compagnies au cours des générations passées, celles qui ont créé la culture des affaires au sens libéral du terme, montre que leurs dirigeants avaient beaucoup mieux en tête que simplement la valorisation de leurs stock-options ou l’obtention de retraites-chapeaux.
L’un des problèmes de la maximisation du cours de bourse est qu’en définitive, ce n’est pas particulièrement difficile. Si vous avez la puissance que vous donne la part de marché, si pour le client, le coût de changement est élevé ou sa connaissance limitée, les chemins sont innombrables, à une équipe de direction compétente, pour maltraiter le consommateur, les salariés ou la communauté dont elle fait partie au seul profit de l’investisseur dont l’exigence est insatiable.
Dans ces conditions, il n’est pas très difficile d’économiser sur la durée de vie des produits ou leur obsolescence programmée, de réduire le niveau des services après-vente ou des hot-lines ou encore de diminuer les bandes passantes sur lesquelles s’était engagé un opérateur téléphonique, par exemple.
Le fait que malgré cela, les groupes continuent à prospérer ne signifie pas qu’ils agissent dans l’intérêt du client, qu’ils tiennent leurs promesses ou qu’ils se développent dans la fierté d’exceller dans leur métier. Ils commettent ainsi, au contraire, une grave erreur, de celles qui, régulièrement, font les « accidents industriels ».
Le profit et la capitalisation boursière ne sont pas des fins en soi. Le management financier n’est pas une panacée. Ce sont des clients ravis servis par des salariés enthousiastes qui font les profits durables. Ne l’oublions jamais.
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« Ils se sont convaincus, avec le temps, que l’objectif majeur d’une entreprise est de maximiser le retour sur investissement. Or, cela ne devrait pas être l’objectif premier. »
Personnellement, j’ai un avi contraire 🙂
Je pense que oui, l’objectif premier d’une (nouvelle) entreprise doit être de faire du cash (donc maximiser sur le retour sur investissement). Si l’objectif principal est d’améliorer la vie de notre société, alors à mon sens, c’est mieux d’être une association à but non lucratif qu’une entreprise.
Ensuite, une fois que l’entreprise a une position confortable, elle peux éventuellement se permettre de revoir ses objectifs. Mais à ses début en tout cas, je trouve que c’est utopique de dire que l’objectif principal d’une entreprise c’est de changer le monde et que les bénéfices soient secondaire. Pour moi, c’est la meilleur façon de couler une entreprise car on n’est pas fixé sur le bon objectif ( La reconnaissance des gens, la satisfactions personnelle et celles des autres ne payent pas les factures ).
Mon avis n’est pa le même que vous Jerémy. Le but premier d’une entreprise doit être la satisfaction du client. Puis progresser, investir… La conséquence ( la récompense ) est de faire des bénéfices. Il est évident que cette conséquence est essentielle sinon l’entreprise coule mais beaucoup d’entreprise n’ont que cet objectif en tête et prennenet les clients pour des gogos. Ce n’est pas ma vision du monde économique.