Belle leçon de management de la part des verts. Motivés comme jamais, ils ont réussi à mobiliser leur électorat – composé, pour l’essentiel, de militants – alors que les électeurs des partis traditionnels restaient chez eux, engoncés dans leur peur ou leur tiédeur, leurs candidats n’ayant suscité aucun enthousiasme, sauf, peut-être au Havre où l’enjeu était national, avec le résultat que l’on sait.
 
La presse, toujours à l’affût de manchettes sensationnelles, salue le succès d’une vague verte, sans nuances, alors que seules quelques grandes villes sont concernées. Les villes petites et moyennes, les communes de campagne, dont 75% des maires avaient été élus dès le premier tour, et très rarement sous l’étiquette écologique, sont oubliées. La vague verte semble donc concerner bien moins de 10% de l’électorat français. Ce n’est certes pas neutre, mais ce n’est pas une raison pour que les pouvoirs exécutif et législatif mettent en oeuvre une autre politique que celle pour laquelle ils ont été élus en 2017, sauf à courir le risque, aux prochaines élections, qu’on leur préfère les originaux aux ersatz qu’ils seront devenus.
 
Tout le monde est d’accord pour un environnement plus décarboné, un usage soutenable des ressources et la lutte contre le réchauffement climatique. Oui, mais à quel prix et en renonçant à quelles libertés ? Qui est prêt à sacrifier son pouvoir d’achat et sa liberté au nom de politiques dont la pertinence est loin d’être démontrée et qui font plus appel à des incantations idéologiques qu’à des faits scientifiquement établis ? Laissons à nos nouveaux élus le bénéfice du doute. Mais gare à la dictature des centre-villes sur les banlieues et les campagnes, par Etat interposé. Ne nous mettons pas en situation de devoir choisir entre le vert et le jaune.