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Bernard Palissy, né en 1510, près d’Agen, est, tout à la fois, un artiste, un géologue, un physicien, un chimiste et un agronome dont l’originalité de la pensée le place au premier rang de son siècle. Il est toutefois resté, pour la postérité, un potier. Exerçant les professions d’imagier, de vitrier et d’arpenteur-géomètre, il entame, en 1540, des recherches personnelles sur le secret de la fabrication de l’émail blanc, le hasard ayant fait tomber entre ses mains une coupe de terre émaillée, particulièrement belle. Il va consacrer 20 ans de sa vie à tenter de reproduire la glaçure de cette coupe, endurant les reproches de sa femme et les quolibets de son entourage. Heureusement, il jouira du soutien de quelques grands de la région, que sa conversion au protestantisme lui aura acquis.
Il s’épuise dans son travail, enchaînant échec après échec. Il touche enfin au but lorsqu’un potier, qu’il s’était attaché, le quitte brusquement, en réclamant son salaire. Palissy, sans ressources, sans crédit, lui abandonne, en paiement, ses propres vêtements. Puis, c’est le bois qui vient à lui manquer pour la cuisson de l’essai auquel est attachée la dernière de ses espérances. Il emploie d’abord les treillages de son jardin ; mais cet aliment ne suffisant pas à l’entretien du feu, Palissy n’hésite pas à précipiter dans le foyer, d’abord ses meubles, puis successivement les portes, les fenêtres, et le plancher même de sa maison.
Il est ruiné mais le résultat est là ; une magnifique poterie aux formes gracieuses et aux couleurs brillantes, lui vaut la célébrité, jusqu’au roi Henri II, lui-même, qui lui demande de décorer les Tuileries et lui accorde un logement.
Son parcours illustre combien, lorsqu’on veut réussir dans son entreprise, il faut accepter d’en payer le prix.
Les gens intelligents ne renoncent jamais, en tous cas, tant qu’ils n’ont pas eu la démonstration qu’ils s’engouffraient dans une impasse. Ils croient en leur potentiel. Ils ont confiance en eux et ne se découragent pas face à un obstacle, car ils trouvent toujours les moyens de le contourner. L’une des causes d’échec la plus fréquente est cette fâcheuse habitude de s’arrêter quand on fait face à un revers qui n’est peut-être que temporaire.
D’une façon générale, nous sous-estimons nos capacités et notre potentiel. Nous naissons tous avec des pouvoirs extraordinaires d’imagination, d’intelligence, d’émotion, d’intuition, de spiritualité et de perceptions physiques et sensorielles dont nous n’utilisons qu’une infime partie. Notre cerveau reçoit pourtant une multitude d’informations du monde extérieur et dispose des moyens qui nous sont nécessaires pour atteindre nos objectifs. Encore faut-il le stimuler par des pensées positives, car la course n’est pas toujours gagnée par le meilleur, mais par l’un de ceux qui franchissent la ligne d’arrivée. Derrière chaque grand succès, il y a une somme d’éducation, d’entraînement, de pratique, de discipline et de sacrifices incommensurables. Tout grand chef d’entreprise, artiste ou sportif de haut niveau, confiera volontiers que sa réussite est faite de 5 % d’inspiration et de 95 % de transpiration. En fonction de vos objectifs et de leur niveau d’ambition, il vous faudra en évaluer le prix à payer. Vous pouvez légitimement ne pas vouloir risquer votre santé, vos relations, vos économies pour atteindre certains objectifs et décider de renoncer. Vous seul savez distinguer ce qui est bon pour vous de ce qui ne l’est pas. Mais comme le répétait Albert Einstein, « Vous n’échouerez que le jour où vous cesserez d’essayer ».