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Francis Bouygues est une légende de l’industrie du BTP. Jeune centralien, après quelques années comme directeur de travaux, dans une entreprise familiale, il fonde, à 29 ans, sa propre société de construction. Rompant avec les méthodes traditionnelles, il s’appuie alors sur un bureau d’études et un bureau de méthodes pour industrialiser la construction de logements, dans un pays où il en manque alors plus de 4 millions. Bingo ! D’entrée, il fait jeu égal avec les plus grands, grâce à ses procédés innovants, qui lui permettent, le plus souvent, d’être aussi le mieux-disant, dans les appels d’offre. Quatre ans plus tard, il y ajoute l’activité de promoteur immobilier, ce qui lui permet d’intégrer l’achat, la construction et la vente. Alliant méthodes novatrices et culture de réseaux dans les milieux des affaires et de la politique, son ascension est irrésistible. Il sait aussi, dans un métier où le turnover est un corollaire de la succession des ouvertures et des fins de chantiers, conserver les talents qui lui sont nécessaires par un patriotisme d’entreprise, reposant sur un ordre, dont l’appartenance récompense les meilleurs : « les Compagnons du Minorange ». Devenue un poids lourd économique, l’entreprise acquerra TF1 en 1987, grâce à la ténacité de son fondateur, Francis Bouygues mais aussi à son carnet d’adresses. Au-delà de la réussite admirable du capitaine d’industrie, ce qui est constant, chez lui, c’est son extraordinaire concentration sur l’objectif.
En 1976, lorsque ses médecins lui apprennent qu’il souffre d’un cancer du poumon, il prend une décision majeure : son objectif étant désormais de guérir, il va tout mettre eu œuvre pour obtenir sa rémission. Sans hésitation, il confie alors la direction de ses affaires à son directeur général, René Augereau, et va s’installer en Bretagne, dans sa propriété, près de Saint Malo, pour se consacrer à 100% à cet objectif. Il reviendra, un an plus tard, guéri, à la tête de son groupe, qu’il dirigera à nouveau, jusqu’en 1989 pour passer ensuite la main à son fils, Martin. Quelle plus édifiante illustration de ce thème qui consiste à se focaliser sur l’objectif, quel qu’il soit ?
Cette concentration exige que vos objectifs respectent quelques règles :
1. Les quantifier et les dater
Pour libérer la puissance de votre subconscient, un objectif suit deux critères :
* Il doit être exprimé en des termes que chacun peut comprendre,
* Il doit être précisément défini.
2. Les décrire en détail
Prenez le temps – quelques minutes, en réalité – de formaliser, d’abord, vos valeurs, celles qui guident votre vie et lui donnent du sens.
Mettez ensuite par écrit vos objectifs. Ils devront être élevés, car vous devrez faire des efforts pour les atteindre. Séquencez-les dans le temps, de mois en mois, jusqu’à la fin de l’année et au-delà, afin d’être en mesure, en permanence, de mesurer vos progrès. La formule la plus efficace consiste à se projeter à 10 ans et à visualiser l’objectif à atteindre au bout de ces 10 ans, puis à revenir en arrière, à 5 ans, 3 ans, 2 ans, 1 an, 6 mois, pour fixer clairement les étapes intermédiaires à franchir.
Les objectifs sont ce qui vous permet de vous lever le matin avec l’ardent désir de faire des choses. Si ce n’est pas le cas, c’est que vos objectifs manquent d’ambition.
Ce grand philosophe qu’est Mario Andretti, pilote automobile, champion du monde de Formule 1 en 1978, ne cessait de répéter : « Lorsque tout semble sous contrôle, c’est que vous n’allez pas assez vite ».