Regarder la vidéo – Ecouter le podcast
Vercingétorix, sans doute la figure la plus emblématique de l’histoire de France, avec Jeanne d’Arc et Napoléon, est élu Roi des Arvernes en 53 avant JC, à l’âge de 20 ans. Nous sommes dans la dernière phase de la guerre des Gaules. A la suite de l’exécution sommaire d’un chef Gaulois, les autres décident de constituer une coalition contre l’envahisseur et se placent sous les ordres de Vercingétorix. Celui-ci adopte une stratégie de la terre brulée pour affamer les Romains. Mais, premier faux-pas, il cède aux supplications des habitants de Bourges qu’il épargne. Les Romains s’installent après son départ et se refont une santé avec les réserves de la ville. César saisit alors l’occasion pour réformer sa cavalerie et renforcer la discipline de ses légions. Les armées romaines requinquées vont poursuivre Vercingétorix jusqu’en Auvergne mais provoquent ainsi l’union de toute la Gaule chevelue. Et c’est la défaite, à Gergovie, face à un Vercingétorix triomphant. César est en grandes difficultés. C’est alors que se produit un retournement de situation décisif. La cavalerie Gauloise lance une attaque prématurée contre l’armée de César que ses alliés Germains mettent en pièces, provoquant une fuite désordonnée qui contraint Vercingétorix à se réfugier avec 80.000 hommes dans Alésia. César a alors une idée de génie, il fait construire une double fortification autour d’Alésia, l’intérieure pour enfermer les Gaulois, l’extérieure pour protéger ses propres troupes. Le calcul est simple. Si ses soldats romains risquent la disette, pour ceux de Vercingétorix, ce sera la famine. Les Romains sont 60.000, les Gaulois, dans l’Oppidum d’Alésia, 80.000 et quand une armée Gauloise de secours de plus de 250.000 hommes arrive, les chefs Gaulois, décontenancés par les fortifications se divisent, finissent par battre en retraite et sont, finalement, dispersés par la cavalerie Germaine, alliée de César. C’en est fini. Les assiégés d’Alésia rendent les armes et livrent leur chef, Vercingétorix, dont on connait la triste fin. 80.000 hommes dans Alésia, 250.000 autres venus de toute la Gaule chevelue, n’auront pas eu raison des 60.000 légionnaires de César. C’est la victoire de la méthode et de l’organisation sur la bravoure.
Plusieurs points peuvent nous servir de leçon. D’abord, le Leadership des chefs. Vercingétorix l’exerçait plus en chef de bande qu’en stratège. Jules César, pétri des longues traditions démocratiques de la République Romaine, exerçait son Leadership en général chevronné, à la tête de troupes formées depuis longtemps à des techniques bien rodées. Sa conduite personnelle, qui l’amenait à partager le quotidien de ses troupes, à manger avec elles et à coucher près d’elles, souvent à même le sol, tout en gardant les distances que son rang imposait, était littéralement déifiée par ses soldats et son autorité incontestée.
Ces deux exemples opposés de Leadership se retrouvent aujourd’hui, celui de Vercingétorix sans doute mieux adapté aux Start-Up, et celui de César, aux entreprises matures.
Ensuite, le nombre. Avoir une organisation claire dans laquelle chacun comprend son rôle et sa contribution aux succès commun est beaucoup plus efficace qu’un grand nombre d’individus devenus activistes à défaut d’être productifs. C’est pourquoi les bonnes organisations doivent traquer les postes surnuméraires, ce qui ne peut être fait que lorsque la clarté règne. Ajoutons que, c’est bien naturel, lorsqu’il y a trop de monde, ceux qui n’ont rien à faire cherchent à s’occuper, encombrant ainsi le temps de ceux qui sont indispensables.
Personne n’aime se voir appliquer l’aphorisme de Descartes : « C’est proprement ne valoir rien que de n’être utile à personne« .