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Le leader, dont la mission est de permettre à son entourage de grandir, de mieux faire travailler ensemble les membres de son équipe, de susciter en eux l’envie de collaborer avec lui, de créer des ruptures et de s’entourer de femmes et d’hommes plus compétent que lui, dans leur domaine, importe souvent de l’angoisse et doit exporter de l’énergie positive.
Il doit aussi faire face à l’incertitude. C’est la grande différence avec les managers, tout entiers concentrés sur les résultats, sur l’efficacité dans l’ascension sur l’échelle du succès, qui cultivent l’art de prendre des décisions imparfaites, sur la foi d’informations incomplètes.
Le leader, qui montre le chemin, est résolument tourné vers l’avenir, mais doit, en permanence arbitrer entre ce qu’il sait et ce qu’il ne sait pas. C’est d’ailleurs, probablement, l’une des caractéristiques du leadership, que de savoir distinguer ce qui est certain de ce qui ne l’est pas.
Faire preuve d’incertitude n’est d’ailleurs pas, contrairement à ce que pensent certains, un signe de faiblesse, mais tout au contraire, la manifestation d’un caractère bien trempé, celui d’un leader dont la justesse de la conduite fait fi de l’égo.
Apprendre à gérer l’incertitude exige honnêteté et transparence, car, pour la lever, il va falloir se mettre à nu et interroger, patiemment, experts et membres de ses équipes. Découvrir les tenants et aboutissants de chaque option possible, exige un travail considérable, tant dans le recueil des observations et opinions de ses interlocuteurs, que dans leur interprétation à l’aune des biais qui tendent à systématiquement fausser notre jugement.
Il lui faut aussi être capable de surmonter son impatience. Un leader est, naturellement, quelqu’un de dynamique, qui privilégie l’action et entraîne, par son charisme, ses équipes à tenter l’impossible. Mais foncer dans le brouillard est une prise de risque considérable qui donne à la chance seule, le pouvoir de faire réussir, ou à l’inverse, de conduire à la catastrophe.
La gestion de l’incertitude est inhérente au statut de Leader, car le leadership, justement, est à la frontière entre la certitude et l’incertitude.
Mais, une fois le mouvement lancé, les décisions prises, il n’est plus question de laisser la moindre incertitude planer sur l’action. Ce serait totalement paralysant pour les équipes qui, à ce moment, doivent, au contraire, être pétries de certitude. C’est évidemment toute l’ambiguïté du rôle du leader : douter en permanence, pour surtout ne pas négliger incertitudes et menaces, et en même temps, conduire dans la sérénité, la confiance et l’optimisme.