Dans le tome 3 de son excellente « Histoire intime de la Ve république – Tragédie française – » Franz-Olivier Giesbert, évoquant ses souvenirs de directeur des rédactions du Figaro, dresse un portrait à l’eau-forte, mais au final, plutôt sympathique de Robert Hersant, qu’il a bien connu pour l’avoir côtoyé pendant douze ans.
Il y décrit, entre autres, les 10 commandements qu’il avait fait siens dans la conduite de ses affaires.
S’ils ne sont pas tous à prendre au pied de la lettre, ces aphorismes sont emprunts de bon sens et peuvent inspirer, aujourd’hui encore, nombre de managers en quête d’efficacité.
Premier commandement.
Ne jamais donner une seconde chance à un traître. Quelqu’un qui, dans la vie ou au travail, vous a trahi un jour, vous trahira encore, ne serait-ce que vous prouver qu’il avait eu raison, la première fois.
Deuxième commandement.
Toujours s’occuper de la vie personnelle de ses salariés. Il faut qu’ils soient heureux de se rendre au travail et, quand ils font quelque chose de mal, vérifier s’ils n’ont pas un souci personnel ou de santé qui les entraîne vers la médiocrité.
Troisième commandement.
Quand on veut tout faire en même temps, on ne fait plus rien.
Quatrième commandement.
Rien n’est jamais acquis, surtout quand tout va bien.
Cinquième commandement.
L’ennemi du patron c’est l’égo. Si, quand vous sortez d’une réunion, vous ne pouvez pas supporter l’idée que tout le monde commence à dire du mal de vous, changez de métier. Vous ne l’exercerez bien qu’en utilisant tous les talents, y compris ceux qui vous sont hostiles.
Sixième commandement.
Virez les flatteur. Ils vous font perdre votre temps et ne vous apportent rien.
Septième commandement
Camouflez vos bénéfices. Ils ne servent qu’à alimenter les revendications.
Huitième commandement.
Rangez-vous, sur le plan de la vie privée.
Neuvième commandement.
Le client est roi.
Dixième commandement.
Ceux dont on parle ne sont jamais contents. Acceptez cet état de fait.
Si le dernier commandement concerne seulement la presse et si le septième est devenu obsolète dans notre époque de transparence exigée, les autres gardent toute leur acuité.
Le management, en définitive, reste et restera une affaire de bon sens.