La veille de Thanksgiving, aux Etats-Unis, une famille entière est réunie autour de la maîtresse de maison, qui prépare la dinde traditionnelle. Son mari, pour une fois, décide de lui donner un coup de main. Au moment de la mettre au four, elle en coupe 5 cm au niveau du croupion, puis la pose dans le plat pour la faire cuire. Son mari l’interroge alors :
– Pourquoi coupes-tu le croupion de la dinde avant de la mettre au four ?
– C’est une habitude de famille répond-elle. Ma mère faisait déjà ainsi. Je poursuis la tradition.
Le mari insiste :
– Puis-je savoir pourquoi ta mère coupait le croupion de la dinde avant de la mettre au four.
– Tu n’as qu’à le lui demander répond la femme. Est-ce que je sais, moi ? Piqué par la curiosité, il va au salon, pour interroger sa belle-mère.
– Quelle question surprenante dit-elle. J’ai toujours coupé le croupion de la dinde avant de la faire cuire. C’est une tradition que je tiens de ma mère. Peut-être que cela la rend meilleure. Je n’ai pas d’explication particulière. Alors, le mari insiste :
– Il faut que je sache d’où vient cette tradition. Pensez-vous, Belle-Maman, que vous pourriez appeler votre mère pour qu’elle vous explique pourquoi ?
– Volontiers, mon garçon.
Et elle décroche son téléphone pour appeler sa vieille mère qui, impotente, n’a pas pu les rejoindre et lui pose la question, objet de la curiosité de son gendre :
– Mais tu sais bien, lui répond celle-ci, notre vieux four n’était pas assez grand pour recevoir une dinde entière. Le seul moyen de la cuire était donc de lui couper le croupion afin qu’elle puisse y entrer totalement.
Belle leçon sur la pérennité de l’ordre établi. Ce n’est pas parce qu’on a toujours fait comme ça qu’il faut obligatoirement continuer. En pensant toujours de la même façon, nous nous y prendrons forcément toujours de la même façon et la boucle se formera, encore et encore, pour nous entraîner, le cas échéant, dans une spirale de l’échec. Albert Einstein pensait que : « Les problèmes significatifs auxquels nous devons faire face ne peuvent pas être résolus par la même façon de penser que celle qui les a créés ».
Pour conserver sa lucidité, il faut donc sortir des sentiers battus et remettre en cause les habitudes et procédures :
– Affirmez-vous : je suis ! Personne n’a à vous dicter votre règle de conduite.
– Au présent, décrivez la situation qui sera la vôtre une fois votre objectif atteint.
– Restez positif, décrivez ce que vous voulez et non ce que vous ne voulez pas.
– Soyez bref dans vos affirmations, soyez précis,
– Soyez concentré sur vous-même, ne vous occupez pas des autres.
Lorsque les actions deviennent routinières, il est utile de se poser régulièrement la question de savoir pourquoi on continue à les poursuivre de la même façon et quelle en est la raison, à l’origine.