Selon un récent Baromètre de l’ISC Paris et BVA Xsight, publié par Les Echos, 46% des 18-24 ans privilégient l’équilibre entre leurs vies professionnelle et personnelle. Très majoritairement convaincus que la performance d’une entreprise est liée au bien-être de ses salariés, leurs aspirations professionnelles évoluent, mais ils recherchent avant tout la flexibilité, au travers d’horaires adaptés et, toujours encore, de la possibilité de télétravailler, seule façon, à leurs yeux, de concilier leurs ambitions professionnelles avec leur épanouissement personnel.

De leur point de vue, une entreprise ne saurait être performante sans scrupuleusement veiller au bien-être de ses salariés, en leur proposant un cadre de travail agréable, du sens et, au-delà de la rémunération, la reconnaissance des efforts accomplis, dans le but d’attirer et de fidéliser les talents de demain.

Malheureusement, ces aspirations ne sont plus à l’amble des objectifs d’efficacité des entreprises. D’abord, et c’est un mouvement de fond, elles ne veulent plus du télétravail, que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons et, progressivement, imposent à leurs salariés de reprendre le chemin des bureaux.

Ensuite, dans l’évolution des techniques de management, un débat émerge, qui a trait à l’équilibre entre bienveillance et exigence dans l’exercice du leadership. Alors que l’empathie et ce qu’on dénomme les « soft skills » sont valorisées pour leurs bénéfices dans la conduite des hommes, un nombre croissant d’experts met en garde sur les risques d’une bienveillance excessive dont les conséquences seraient, inéluctablement, l’affaiblissement de l’autorité du leader.

Kim Scott, en particulier, diplômée de l’Université de Princeton et de la Harvard Business School, s’insurge, dans son ouvrage « Radical Candor », dont le sous-titre -très imagé- est « bottez-lui les fesses », contre la « complaisance destructrice » qui survient lorsqu’un dirigeant hésite à donner des retours clairs, par crainte de blesser. Ce comportement nuira forcément à la performance sur le long terme, en empêchant les membres de l’équipe de s’améliorer.

Le défi pour les leaders réside donc dans leur capacité à concilier, à la fois la bienveillance et l’exigence, car une approche trop empathique peut fragiliser l’autorité, tandis qu’une rigueur excessive peut démotiver les équipes. Trouver le juste équilibre entre ces deux pôles est donc essentiel pour un management efficace et humain.

Il devient désormais capital, pour les leaders, de naviguer entre autorité et bienveillance, en adaptant leur approche aux besoins de leurs équipes et aux objectifs de l’organisation. Un leadership équilibré, combinant empathie et exigence, semble devoir être la clé pour inspirer et mobiliser efficacement ses collaborateurs.

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