Tranchant avec l’incertitude dans laquelle nous vivons actuellement, une chronique récente d’Olivier Babeau, fondateur de l’institut Sapiens, traite, dans Les Echos, de l’engagement en politique des entrepreneurs. Elle mérite toute notre attention. Si, comme j’en suis personnellement convaincu, la liberté, l’entrepreneuriat et le leadership sont les seuls moyens concrets d’assurer la prospérité de l’humanité et la solidarité envers les plus défavorisés, alors, il est indispensable que les entrepreneurs et les leaders s’intéressent beaucoup plus à la vie de la cité et investissent de leur temps et de leur talent dans l’action politique.
Pourquoi ? D’abord, parce qu’ils sont, au premier chef, des créateurs de valeur, pour la société toute entière ; qu’ils ont l’imagination qui leur permet de proposer des solutions originales aux problèmes rencontrés ; qu’ils savent conduire les hommes et obtenir d’eux la réalisation d’objectifs précis : qu’ils sont aussi capables de déléguer et donc, de décentraliser, ce dont notre pays a un urgent besoin.
Les errements innombrables observés, à la suite de la réélection du président, en 2022, aggravés depuis par la décision de dissoudre l’Assemblée nationale, le 9 juin dernier, démontrent l’incapacité de notre classe politique actuelle à diriger désormais l’état d’une main ferme. L’indécision règne et le laxisme est la règle. On laisse filer les déficits et le désordre s’installe partout, faisant régner une sorte de fatalisme ambiant, dont personne ne semble en mesure de briser le cours. Seule, la parenthèse réussie des jeux olympiques nous a permis de retrouver un peu d’amour-propre.
Je ne crois pas à l’émergence d’hommes providentiels, à l’époque que nous vivons. Le général de Gaulle, il y a maintenant bien longtemps, en fut le dernier exemple. Mais je crois profondément que si un certain nombre de chefs d’entreprise, qu’ils se rangent à droite ou à gauche, s’engagent en politique et forment un groupe suffisamment nombreux pour peser sur les décisions, s’ils participent aux gouvernements, à la place où ils seront les plus compétents, alors, les choses peuvent changer. Leur pragmatisme aura raison des rigidités de la fonction publique, leur savoir-faire, en termes de communication, simplifiera les textes de lois, les rendant enfin compréhensible à tout un chacun, leur expérience du changement permanent leur permettra de réagir rapidement aux évolutions de la société, leur détermination leur permettra de s’opposer, avec succès, aux manifestations corporatistes, le plus souvent inadéquates.
On ne peut pas laisser aux fonctionnaires, qui sont censés le servir, le contrôle de l’état. Militons pour l’entrée en nombre de chefs d’entreprises dans l’arène politique. Si les plus jeunes d’entre eux se sentent empêchés par l’attention que requiert leur entreprise en pleine croissance, pourquoi ceux qui arrivent à l’heure de la transmission ne s’engageraient-t-ils pas plus ? Leur maturité serait un véritable atout dans le débat politique.
Soyez libre, entreprenez, cultivez votre leadership.