Ça y est ! L’énarchie lâche la bonde à ses tentations dictatoriales. Face aux deux fronts qui viennent de s’ouvrir – l’amplification brutale de la crise sanitaire et la résurgence du terrorisme islamique – la concentration insidieuse des pouvoirs se transforme en crispation aigüe.

Laissons aux exégètes de la politique politicienne, le soin de proposer tout ce qu’il aurait fallu, qu’il faut et qu’il faudra faire pour que notre pays puisse recouvrer une paix civile actuellement menacée – c’est un euphémisme – par le terrorisme, pour nous attacher aux conséquences de la crise sanitaire, terme impropre, d’ailleurs, pour qualifier une crise des hôpitaux et des cliniques, qui ne date pas d’hier, mais qui se révèle au grand jour avec la pandémie de la Covid-19.

A l’écoute exclusive des experts de tous bords, le fameux complexe médico-technocratique, tenant pour quantité négligeables les élus territoriaux et nationaux, le pouvoir s’arroge désormais le droit de décider de tout, hors de tout contrôle démocratique. Ce sont désormais des comités restreints, conseil scientifique, conseils de défense, entourage proche qui lui proposent les clés de décisions qu’il prend seul.

Surprise ! La théorie du « en même temps » s’applique aujourd’hui au confinement : empêcher le virus d’embouteiller les services d’urgence « en même temps » que maintenir une activité économique quasi normale.  Comme toujours, lorsqu’on poursuit deux objectifs contradictoires, « en même temps », on n’en atteint aucun. Il n’y a que lui pour ne pas le savoir.

D’ailleurs, avec les lunettes de la haute fonction publique, il fait le tri dans les activités autorisées. Oui à l’industrie, au grand commerce, au travail de bureau dont les emplois salariés devraient, sans cela, être indemnisés ; non aux commerces de proximité et aux artisans, excepté quelques professions jugées – par qui ? – indispensables. Autrement dit, les indépendants ; ceux qui se lèvent chaque matin, sans la moindre garantie d’un salaire ou d’une indemnisation, sont sacrifiés sans raison valable. Ils ont pourtant prouvé qu’ils savaient se montrer responsables dans la gestion des contraintes sanitaires. Le ridicule épisode des librairies illustre à quel point ceux qui préparent les textes règlementaires sont incompétents, ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et font commettre erreur sur erreur aux ministres et au président qu’ils conseillent.

Il y a pourtant bien d’autres solutions, non pour empêcher la circulation du virus – on n’y arrivera pas – mais pour développer, dans l’urgence, les capacités d’accueil hospitalier. Le professeur Juvin, urgentiste chevronné a fait des propositions concrètes. Il n’est pas le seul. D’autres médecins ont des idées. Encore faut-il les laisser faire, empêcher la bureaucratie d’intervenir et donner leur pleine autonomie aux collectifs médecins-gestionnaires qui dirigent les cliniques et les hôpitaux, établissement par établissement. Puisqu’il y a urgence, faisons confiance à ceux qui savent et non à ceux qui ne veulent que préserver l’ordre établi. Or, depuis mars et la première crise, rien n’a été fait pour changer les circuits de décision. A peine le confinement du printemps levé, l’administration est revenue au « business as usual ». Hors-sol, les conseillers de nos princes sont surpris par la fronde qui se lève. Ils ont déjà oublié le Poujadisme, Mai 68, le CID-Unati de Gérard Nicoud, les bonnets rouges, les gilets jaunes, et j’en passe. Confits dans leurs certitudes biaisées, ils décident, tranchent, imposent et sanctionnent, au mépris des institutions, de l’équité et du simple bon sens.

J’attends, avec curiosité, les procédures qui vont être engagées contre les dernières mesures, devant les tribunaux administratifs, au conseil constitutionnel, à l’autorité de la concurrence. J’attends aussi, avec inquiétude, les manifestations de rues. Ceux qui n’ont plus rien à perdre sont toujours les plus prompts aux gestes de désespoir.

Les soutiens à l’économie s’avèrent maintenant impuissants à compenser à l’Euro près, les conséquences individuelles des décisions du pouvoir. On fait valser les dizaines de milliards. Mais, il faudra bien les rembourser un jour, contrairement à ce que laisse penser le gouvernement. Or, nous n’avons aucune marge de manœuvre. Avec un niveau de prélèvements sociaux et fiscaux qui a atteint l’insupportable, nos déficits courants vont continuer à créer de la dette. Croit-on vraiment que l’épargnant allemand acceptera de financer longtemps les déficits français, par solidarité européenne ?

Mobilisons-nous pour faire reculer cette pieuvre bureaucratique tentaculaire, qui tue notre pays à petit feu pour maintenir ses privilèges et militons activement pour une vraie décentralisation, seul moyen de sortir du marasme sanitaire et économique dans lequel nous sommes enlisés.