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Au cours des 30 dernières années, presque chaque organisation, publique ou privée, grande ou petite, locale ou internationale, s’est dotée d’une charte des valeurs. Elle est censée contenir les convictions profondes de la collectivité et inspirer la conduite de ses dirigeants dans une culture d’entreprise largement partagée.

C’est pourtant une pratique très controversée, encensée par les uns, abhorrée par les autres, parce qu’elle peut conduire à l’hypocrisie, les actes des dirigeants ne se conformant pas forcément à la charte des valeurs publiée.

Il est donc essentiel que soit définie une charte des valeurs non pas parce que c’est dans l’air du temps, ce qu’il convient de faire pour sacrifier à la mode du moment, mais parce que c’est ainsi que le chef d’entreprise assume son leadership. La valeur des valeurs commence par la distinction entre valeur et valeurs.

La valeur est ce qui est perçu par l’extérieur ; les valeurs viennent du plus profond de nous.

La valeur, c’est ce que les autres obtiennent de nos efforts ; les valeurs montrent qui nous sommes.

La valeur est le résultat de l’innovation et d’un gros travail de développement ; les valeurs, souvent héritées, construites dans le secret de notre conscience, sont aussi le fruit de notre expérience.

La valeur se vérifie par son impact ; les valeurs reflètent notre force de caractère.

La valeur est ce que les actionnaires obtiennent de notre travail ; les valeurs sont la récompense morale d’un travail bien fait.

C’est pourquoi une charte des valeurs doit se construire sur celles de son leader, celles qu’il saura faire partager à ses collaborateurs et qu’il respectera, en toutes circonstances. Ces valeurs, le client, au centre de toute entreprise, aura alors à cœur de les faire siennes également.

Elles excluent donc, par nature, des objectifs tels que « nous générerons le plus gros bénéfice mondial de notre spécialité » qui ne peuvent certainement pas susciter l’adhésion d’un client, lequel ne se sent pas concerné. Elles mettront plutôt l’accent sur des mots comme : innovation, collaboration, dévouement, service ou encore, respect. Ce partage, si la charte des valeurs est le reflet des valeurs qui animent sincèrement le dirigeant et non pas un salmigondis de mots creux, agglomérera autour de l’entreprise tous ses partenaires.

Oui, alors, les valeurs créeront de la valeur, ainsi que le professait John Galt héros mystérieux d’Atlas Shrugged, le best-seller d’Ayn Rand :  » Le seul objectif moral de la vie d’un homme est son propre accomplissement et le bonheur est la preuve de son intégrité morale, attestant qu’il vit conformément à ses valeurs. «