Un récent article des Echos, signé de Pierre-Marie Lledo, chercheur en neurosciences à l’Institut Pasteur et au CNRS, nous rappelle les difficultés que nous rencontrons pour distinguer le vrai du faux, malgré l’importance du « bon sens » évoquée par Descartes et de l’intelligence, définie par Kant comme notre capacité à agir sur la base d’informations incertaines.

Cependant, face à la complexité et à l’abondance des informations, notre cerveau peut tendre à simplifier et mal les interpréter, notamment les fausses nouvelles.

Ces constatations s’appliquent évidemment aux informations qui nourrissent les décisions à prendre à la tête d’une entreprise.  Alors, comment faire face au risque d’une mauvaise décision fondée sur de fausses informations ?

Quelques astuces :   

– Se former à la pensée critique pour résister aux influences trompeuses. C’est le moyen d’introduire le doute systématique dans son raisonnement.

– Découvrir et apprendre, au quotidien, des choses nouvelles. Cela développe l’activité cérébrale.

– Améliorer sa mémoire immédiate pour mieux retenir. Réciter une liste de mots juste après les avoir lus. Cet exercice demande un effort minime, et ne prend que quelques minutes par jour.

– Entretenir son cerveau pour lui garder sa vivacité. Faire une simple opération de tête aide l’esprit à rester vif. La technologie est partout, à un point tel qu’elle assiste de plus en plus les individus dans leur quotidien et leur sert de béquilles sans lesquelles ils ne peuvent plus marcher. Pour y remédier, il suffit simplement d’opérer chaque jour au moins un calcul mental.

– Fuir la routine. Le cerveau se nourrit du changement. En effet, la stimulation provoquée par le changement entraîne les cellules souches à produire de nouveaux neurones. Il faut donc fuir la routine, respecter la « libido sciendi », c’est-à-dire la soif de comprendre et d’apprendre.

– Lutter contre l’infobésité. Le cerveau est malléable et l’information invite directement les circuits à se régénérer. Mais quelle information ? L’écosystème numérique dans lequel nous vivons entraîne une avalanche d’informations. Trop, car l’information qui nous fait juste savoir est absolument délétère et n’incite pas le cerveau à produire de nouveaux neurones. Bien au contraire, ce dernier, bombardé d’informations, est alors condamné à l’anxiété. Concrètement, il est indispensable de trier cette information : choisir l’utile, celle qui nous fait comprendre, et se débarrasser de la futile, celle qui nous fait juste savoir.

– Bouger. Il faut lutter contre la sédentarité car, c’est tout le bénéfice de l’activité physique, les muscles, en travaillant, produisent des substances chimiques, nommés facteurs trophiques qui, par voie sanguine, viendront agir sur le cerveau et particulièrement sur la niche de cellules souches. Il existe donc une corrélation directe entre activité musculaire et production de nouveaux neurones.

– Cultiver l’altérité. Certaines parties de notre cerveau, que nous ne pouvons pas contrôler, ne sont engagées que lorsque nous sommes exposés à autrui. C’est ce qu’on appelle le cerveau social. Plus vous allez cultiver votre altérité et plus vous allez enrichir votre cerveau car il sera enclin à produire plus de nouveaux neurones.

Soignez votre cerveau ! C’est une garantie de décisions plus réfléchies, pour piloter votre entreprise au mieux.